La règle du minimum requis…
Le strict minimum (et encore)
Selon un vieil adage, il n’y a rien de pire que de travailler pour un patron nerveux, surtout si c’est vous qui le rendez nerveux. Dans de telles circonstances, il n’existe pas trente-six solutions : on tente par tous les moyens de le rassurer en lui donnant ce qu’il veut.
Dans le cas cité précédemment, une telle stratégie réussie de la part de l’employé sera probablement récompensée par ce qu’on appelle le renforcement négatif, c’est-à-dire, faire cesser une situation inconfortable pour l’employé, soit celle d’être supervisé de trop près.
Le gestionnaire y gagne également puisqu’il voit ses attentes initiales se réaliser.
Malheureusement, une fois cette étape franchie, plusieurs gestionnaires deviennent catatoniques! Plus d’attentes claires, pas de feedback, pas de renforcement positif. Ils continuent seulement le renforcement négatif jusqu’à l’extrême limite : ignorer l’employé compétent et n’intervenir que lorsque le rendement ou le comportement est inadéquat.
Cette attitude provoque souvent l’une des réactions suivantes :
- « À quoi ça sert de se forcer puisque mon patron ne s’en rend même pas compte! »
- « Je vais trouver ma reconnaissance ailleurs; dans mon métier ou ma profession, dans mes activités hors travail ou mes loisirs. »
- « À la première occasion, je quitte cette organisation où je ne suis pas apprécié à ma juste valeur! »
Lorsqu’on ne reconnaît pas, le rendement obtenu risque d’être le minimum requis; le minimum requis pour conserver son emploi et ne pas avoir de problèmes. Le minimum requis pour le patron, quitte à se forcer là où ça rapporte (pour sa profession ou sa passion – c.v. oblige) à l’extérieur du travail, enfin, là où il sera possible de combler nos autres besoins fondamentaux : reconnaissance et réalisation.
C’est bien connu : le besoin pousse à l’action. On fera donc ce qu’il faut pour combler nos besoins, là où on a les meilleures chances d’y arriver. Si ce n’est pas dans sa tâche ou son environnement immédiat au travail, on investira ailleurs, c’est tout.
André Savard, B.A., LL.L., CRHA